Mes activités de recherche

Mes activités de recherche ont été structurées selon un parcours pluridisciplinaire consacrant, autour de plusieurs axes, les apports des sciences économiques et des sciences de gestion tout en ayant comme fil conducteur l’expertise des dynamiques de développement des territoires insulaires vulnérables:

  • Le premier, initié durant la décennie 2000-2010, a consisté en la consolidation et l’approfondissementdu programme de recherche que j’avais déjà entamé avant l’agrégation obtenue en 2002. Ainsi plusieurs de mes travaux ont été consacrés à approfondir l’analyse des procédures de test de l’hypothèse de convergencenotamment en faisant usage des données de panel et en soumettant mes résultats obtenus aux tests d’hypothèses alternatives. Ce faisant, il est apparu aussi nécessaire de ne pas se cantonner aux seules interprétations statistiques mais de convoquer aussi les analyses économiques des résultats. L’article présenté au colloque de l’ASRDLF en 2016 participait de cette dynamique consistant à évaluer l’impact des politiques économiques de développement. Les événements récents autours des enjeux d’égalité, de rattrapage et de pouvoir d’achat démontrent que le défi de la convergence territoriale reste d’actualité.
  • Le deuxième axe, mis en œuvre durant mon rapprochement de l’IAE, a justement permis de renforcer la manière avec laquelle nous pouvons appréhenderl’impact du management des politiques publiques sur le développement local et régional. Plusieurs outils ont été successivement mobilisés dans cette perspective. J’avais d’abord pu démarrer l’investigation de cette évaluation en participant à la construction d’un Modèle d’Equilibre Général Calculable sur l’économie de La Réunion. Cette démarche avait été l’occasion de s’inscrire durant deux ans dans un réseau international ayant comme centre d’intérêt l’analyse de ce type de modèle (partenariat avec l’Université Libre de Bruxelles). En outre, un chantier inauguré en 2008 nous avait permis d’approfondir la thématique de l’évaluation des politiques publiques en nous focalisant sur l’analyse du développement humain. Il ne fait pas de doute que ces politiques n’ont pas qu’un aspect quantitatif mais qu’elles influent aussi les conditions de vie. Ensuite, et toujours à l’intérieur de ce deuxième axe, figure ma volonté de cerner les retombées de politiques sectorielles sur la dynamique des économies et des entreprises locales. C’est dans ce cadre qu’ont été conduits les travaux sur l’efficacité du management des politiques d’innovation et des politiques touristiques en territoires insulaires vulnérables.Des voies aussi bien comptables (telle que la construction de compte satellite du tourisme) que dynamiques (s’appuyant sur le lien entre compétitivité, croissance et tourisme) ont été empruntées. Sur ce plan, des productions d’articles (dont certains déjà publiés) et une thèse soutenue en 2018 fournissent un ensemble de résultats éclairant à la fois pour le décideur territorial et pour le manageur. C’est aussi dans ce cadre que se situent les travaux actuellement finalisés sur les facteurs clés qui entourent une stratégie de spécialisation touristique intelligente (« smart destination ») et sur les seuils d’impacts des politiques touristiques.
  • Le troisième axe a mobilisé le levier du management des politiques publiques pour se focaliser sur la vulnérabilité du fonctionnement des économies insulaires. Pour ce faire, j’ai décidé d’emprunter des pistes complémentaires de recherches me permettant d’embrasser plusieurs problématiques différentes (analyse de la recherche de rente,analyse des surcoûts de « l’ultra-périphicité », analyse de la localisation des activités économiques, management des risques et de la vulnérabilité, …) ayant pour axe central le management de la gouvernance territoriale. Celle-ci a été expertisée à un double niveau. D’une part, à l’échelle de la firme en nous interrogeant d’abord sur les caractéristiques fondant la compétitivité des entreprises en milieu insulaire contraint. Puis, en questionnant les choix stratégiques des organisations publiques et notamment les conditions d’émergence en leur sein de déviances organisationnelles. D’autre part, à l’échelle du territoire en posant une grille d’analyses sur la bonne gouvernance par rapport au critère de vulnérabilité et de résilience. Ainsi, une thèse, soutenue par C. Goavec, et les productions associées ont permis de mieux cerner la fragilité du développement des territoires insulaires. C’est d’ailleurs dans ce même sillon que s’inscrivent mes réflexions sur le management de l’impact du changement climatique sur le fonctionnement des économies ultra-marines et la résilience des acteurs. L’organisation d’une conférence internationale à La Réunion en octobre  2017 sur ce sujet et ma participation en tant que « partie » aux conférences des parties COP 21 à Paris,  COP 22 à Marrakech et COP 23 à Bonn sont venues poser les pierres d’un nouveau programme de recherche. Celui-ci sera sans doute amené à mobiliser plusieurs domaines scientifiques. Cette dimension pluridisciplinaire est d’ailleurs soutenue par mon établissement à travers notre inscription au sein de fédérations de recherche trans-disciplinaires (OSOI). Les présentations réalisées à Bruxelles respectivement en juin 2018 à l’European Union Sustainable Energy Week (EUSEW) et en octobre 2018 à The European Week of Regions and Citiesainsi qu’en novembre 2018 au 2nd Clean Energy Forum for EU Islands, à Lanzarote, vont dans ce sens.

Ces trois axes fondent progressivement un corpus de travaux au service d’une progression : mieux comprendre le fonctionnement des économies insulaires en développement.