L’Afrique « terre verte » : Création d’un fond pour aider les pays du COMESA à accéder au marché du carbone


La prise de conscience que l’environnement est un enjeu majeur ne restera pas la panacée des seuls pays développés. Jusqu’alors cantonné à un concept théorique, l’accès au marché du carbone va pouvoir se concrétiser pour les pays de l’Est africain. Effectivement, le marché des droits à polluer (appellation étrange vous me direz) permet aux entreprises d’acheter sur des marchés (tel que celui de Chicago par exemple) un certain volume de droits correspondant à un volume de pollution selon le principe du pollueur-payeur inventé par Ronald Coase, prix nobel d’Economie. Ce faisant, l’entreprise prend conscience du coût de sa pollution et est incitée à la réduire. Il en va un peu de même pour le marché du carbone et de la quantité que chaque entreprise ou pays aurait ainsi le droit d’émettre. Cependant, dans leur conception il y plusieurs années de cela, ces institutions ont été adaptées au contexte des pays développés ou des grands pays émergents. Quid des pays en développement en général et plus particulièrement pour nous des pays africains et de la zone océan Indien ? En fait les choses bougent et dans le bon sens. En effet, dans cette perspective, le Comesa (the Common Market for Eastern and Southern Africa) vient de créer un fond visant à faciliter l’accès de ses membres au marché du carbone. Ainsi, ce fond sera destiné à aider au financement de projets  (dans le secteur agricole, la protection et le renouvellement des forêts et la construction de petites industrie propres) initiés par les pays membres pour réduire leurs émissions de gaz à effets de serre. En pratique, et selon le coordonnateur en charge du changement climatique au Comesa (Chikakula Miti) le fond espère lever 1 milliard de dollars d’ici à trois ans auprès de divers donnateurs internationaux et de fonds souverains. Par exemple le gouvernement norvégien amorcera le fond avec une aide de 4 milliards de dollars. Le fond, dont le siège de la gouvernance est à Maurice, sera hébergé à la Kenya-based Preferential Trade Area (PTA) Bank. Les premiers appels à projets seront réalisés dès la mi-Septembre 2010. Par ailleurs, progressivement le fond sera ouvert aux 26 pays de la Communauté de l’Est Africain ainsi qu’aux membres de la SADC. Quand des évolutions vont dans le bon sens il est bon de le signaler. Car La Réunion « Ile Verte » ne sera pas un modèle durable si ce n’est pas toute la zone géographique du Sud-Ouest de l’océan Indien qui enclenche sa conquête d’un avenir plus respectueux de l’environnement. C’est aussi cela prendre en compte le co-développement régional.


 

 

 

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