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Qui n’a pas déjà remarqué que le prix des billets d’avion s’envole généralement la veille des vacances scolaires pour revenir à des tarifs plus raisonnables le jour de la rentrée ? Et c’est pareil à chaque période de vacances scolaires (c’est-à-dire toutes les 6 semaines).
Si on se rappelle bien qui a eu cette idée folle d’un jour inventer l’école, on ne s’est jamais vraiment posé la question de savoir qui décidait que toute la Réunion serait en vacances le même jour et reprendrait le même jour, quitte à massacrer le pouvoir d’achat des réunionnais sur l’autel d’une apparente simplicité de gestion au niveau Académique.
La pression de la demande est telle pour le premier jour des vacances pour quitter l’île et le dernier jour des vacances pour y revenir, que les prix montent jusqu’à dissuader les moins riches de partir. L’avion est donc rempli au prix fort.
Exemple concret pour les vacances d’octobre : si je pars le premier jour des vacances pour rentrer la veille de la rentrée, il m’en coûtera 1912€ sur une compagnie locale, alors qu’en partant quelques jours plus tôt et en revenant quelques jours plus tard, le tarif est à 937€ soit moitié moins, sur la même compagnie.
J’en déduis que l’effet « pression des vacances » a un impact de +100% sur le prix du billet d’avion à cette période.
Si nous mettions tout simplement en place 2 zones de congés pour la Réunion, nous aurions par simple effet mécanique une baisse immédiate de 50% de la pression de la demande et donc une baisse de 50% sur le prix des billets d’avion par rapport à la situation actuelle. Il suffirait pour cela de faire partir et revenir une partie des réunionnais un peu plus tôt et de différer le départ de la seconde moitié un peu plus tard.
Cela fait des dizaines d’années que la France métropolitaine expérimente avec bonheur la formule, afin d’éviter les chassés croisés sur les routes ou l’encombrement dans les stations de ski ou sur les plages.
Ferons nous encore longtemps l’économie d’une analyse d’impact économique de cette décision qui consiste à considérer la Réunion comme un petit département ne méritant pas qu’on y regarde de plus près à un découpage intelligent des périodes de vacances scolaires ?
Monsieur le Ministre, nous avons une seule route par laquelle tous les réunionnais qui veulent sortir de l’île doivent passer, elle fait 1 mètre de large par 2 mètresde haut et s’appelle « porte d’avion ». L’idée de « libérer » tout le monde le même jour n’est clairement pas la meilleure. En acceptant de tester la mise en place de 2 zones sur l’île, tout le monde y gagnera : les familles qui voyagent et leur budget, les compagnies aériennes qui ne travaillerons plus au refus sur une période courte (on n’affrète pas des avions supplémentaires pour quelques jours de sous-dimensionnement de l’outil de production), mais également ceux qui ne sortent pas de l’île et pourront pratiquer plus sereinement et à meilleur prix des activités sur l’île.