Archives de la catégorie Crise

La chute de la capitalisation boursière : des impacts indirects potentiels et importants sur l’économie réelle ?

L’actualité de ces dernières journées et dernières heures est fortement marquée par l’effondrement des capitalisations boursières. Cette chute des cours et des indices boursiers peut laisser croire à une perte…mais de quelle perte s’agit-il ? Une prise de recul s’impose pour ne pas céder à n’importe quel comportement irrationnel. En fait cette baisse importante des indices se traduit par aucune destruction monétaire mais peut avoir des répercussions indirectes.

Plus précisément, cette situation d’effondrement des bourses implique surtout une crise de confiance qui, si elle ne s’arrête pas immédiatement, peut contaminer l’économie réelle. « Pour citer l’entrepreneur lambda : « il se passe quelque chose, donc j’arrête mes investissements et je licencie… », observe Christian Parisot, chef économiste chez Aurel BGC.

En ce qui concerne, les petits actionnaires, la perte réelle n’est pas forcément estimable ou quantifiable car elle va dépendre des valeurs d’achat et de revente des actions, si ils les revendent. Car sur ce plan, toute baisse non constatée par une vente n’est pas réelle. Il faut savoir faire le dos rond et attendre que la tempête passe. Néanmoins, selon la nature des ménages ou leur localisation géographique, les conséquences sur leurs réactions peut être différentes.

En effet, dans les systèmes nationaux où les retraites sont fondées sur des régimes par capitalisation (par exemple aux Etats-Unis),  les ménages peuvent être tentés d’accroître leur épargne et donc de moins consommer en cas d’effondrement des cours qui se poursuivrait. Cela serait alors dommageable à l’économie qui a besoin du ressort de la consommation pour dynamiser sa croissance. Dans les autres systèmes nationaux où les placements en bourses relèvent davantage d’un arbitrage spéculatif ou de support de diversification de son patrimoine (par exemple en France), les  petits porteurs, effrayés par tant de crise à répétition, vont alors faire des choix de précaution, quitter la bourse pour se réfugier sur la pierre ou d’autres actifs comme l’or. Cela est déjà le cas puisque plus d’une tiers des petits porteurs français ont déjà quitté la bourse depuis 2008. De plus, l’augmentation des cours de l’or soutien cette tendance même si aujourd’hui la demande d’or relève plus souvent d’acteurs institutionnels. Enfin, ces repositionnement vers la pierre pourraient entrainer une augmentation des prix de l’immobilier ce qui là encore a déjà été observés dans des grandes capitales comme Paris.

Pour les entreprises cotées, qui espéraient pouvoir se financer sur les marchés, cette effondrement même ponctuel est préjudiciable sur le court terme. En effet comment attirer de nouveaux investisseurs devenus plus frileux à l’égard de la bourse. Dès lors, ces entreprises grandes et moyennes vont voir leur capacité de financement direct amoindrie et vont donc reporter certains projets ou augmentation de capital. Là aussi, un autre moteur indispensable à la reprise, l’investissement, va voir son envergure réduite.

Enfin en ce qui concerne les acteurs financiers et institutionnels des places boursières, les effets directs et indirects sont visibles et importants. Par exemple, les valeurs bancaires souffrent énormément touchées par la crise de confiance en le système financier en général, par leur degré variables d’exposition aux dettes publiques des pays européens, par leur capacité variable à se mettre à jour des nouvelles règles dites de Bâle III. Au total, plusieurs banques ont vu leur valeur boursière s’effondrer énormément depuis deux semaines (Société Générale, BNP, Crédit Agricole,…). Il en va de même pour d’autres acteurs institutionnels tels que les fonds d’investissement qui s’appuient en général sur la confiance des investisseurs. Celle-ci étant fortement entamée, ces fonds pourraient voir leur activité être significativement réduite voir paralysée pendant quelques temps. Là encore, ce sont des projets d’investissements qui risquent de ne pas se dérouler.

Au total, on voit que les impacts des chutes des cours sont surtout indirects sur l’économie réelle. Il convient de dire que la sagesse semble être d’attendre que l’orage passe. Mais cela est facile à dire car nous sommes bel et bien au centre d’un conflit entre deux dimensions temporelles divergentes : celles des financiers qui ne peuvent attendre, doivent protéger les portefeuilles de leurs clients et donc faire des arbitrages qui peuvent accélérer la débandade. Celles des investisseurs, pour lesquels la dimension long terme est importante et qui font en général fi des volatilités. Laquelle des deux rationnalités l’emportera, influencera la poursuite du processus de baisse ou son arrêt. Un premier sentiment sur l’avenir est issu des dernières journées de baisse et peut laisser poindre une certaine lueur d’espoir : les trois journées de baisse (vendredi 5, Lundi 8 et Mercredi 10) ont eu des causes différentes…Elles ne participeraient pas d’une lame de fond structurelle sur le marché. La volatilité et l’anxiété sont aujourd’hui les grandes causes du mal (indépendamment des problématiques budgétaires structurelles qu’il faut résoudre et pour lesquelles certains Etats commencent à prendre des engagements douloureux). Les prochaines journées seront décisives pour éclairer sur les capacités de rebond des investisseurs et donc des marchés. Dans cette période de stagflation (faible croissance et inflation) promise, d’austérité attendue, de tensions politiques et sociales prévisibles, les marchés doivent au plus vite réduire leur volatilité excessive et génératrice de surdosages irrationnels.

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Is the European Plan based on huge ECB to buy Italian and Spanish Bonds really good ?

The good news has come this week end from ECB which will buy a huge amount of Italian and Spanish bond to stop contagion. So, we can be happy and going back holidays ! But is this plan really good ?

I propose the analysis of Irwin Stelzer, the director of economic policy studies at the Hudson Institute, in Washington :

« The euro-zone crisis is solved. It took some doing, but the final pieces are in place.

First, Italian Prime Minister Silvio Berlusconi has promised to reform his nation’s no-growth economy. Second, the European Central Bank has agreed to buy bonds of troubled countries, including Spain and Italy. Third, euro-zone leaders have agreed to authorize their bailout fund—a.k.a. the European Financial Stability Facility—to buy euro-zone government bonds in the secondary market. I would add a fourth but it takes irony too far: Euro-zone leaders have benefited from advisory phone calls from President Barack Obama, and Treasury Secretary Timothy Geithner‘s warning that they are moving too slowly to confront their debt crisis.

Worries over and head for the beaches.

Not so fast. Even if you give full faith and credit to Mr. Berlusconi’s promises, major uncertainties remain. Mr. Berlusconi, who only a few days ago blamed all of Italy’s problems on « speculators, » has yet to deliver his Parliament, or overcome the opposition of the professions and businesses he plans to liberalize.

Investors are not convinced that he can push through a real austerity/liberalization program that will awaken the Italian economy from its decadelong slumber: Yields on Italian bonds are now higher than those on Spanish bonds, and are at a euro-era record when compared with German bunds, the haven choice of investors.

The ECB’s decision to enter the bond market is a case of much too-little, much too-reluctant. When the bank ended its four-month absence from the bond market by buying Irish and Portuguese bonds, investors not only in those bonds but also in Italian bonds yawned. And with reason: Bailing out tiny countries is one thing; bailing out Spain and Italy, the euro-zone’s fourth- and third-largest economies, is quite another. Indeed, the ECB’s reactivation of its Securities Markets Program proved counterproductive.

• It reminded investors that the bank doesn’t have sufficient resources to shore up Italian bonds, which were paying 4.8% only a month ago but now yield in the range of 6%, a rate considered unsustainable for a stagnant economy;

• It reminded investors that it was adding to its balance sheet IOUs at risk of the haircuts that Germany insists be imposed in the event of default;

• It moved the bank from the realm of monetary policy into the highly political area of fiscal policy, damaging its credibility as an inflation fighter; and

• It revealed that the bank’s board was divided: at least three of the 23 board members, including the head of the Bundesbank, voted against restarting the bond-purchase program.

With Mr. Berlusconi’s promises still to be raked over by Parliament and run the gauntlet of entrenched interests, and the ECB unable to stem the tide of investor discontent with Italian IOUs, the last line of defense is the EFSF, authorized on July 21 to buy the bonds of euro-zone governments. Small problem: The deal has to be approved by the parliaments of each of the 17 member nations, no sure thing since Slovakia is opposed, and not possible until late September, since many parliaments are in recess. It takes more than a financial crisis to interfere with most politicians’ planned summer vacations, even though crises don’t take vacations.

The bigger, much bigger problem—Germany has refused to agree to an expansion of the EFSF’s €440 billion ($628 billion) fund lest more generous support persuades needy nations to resume their profligate ways. Do the math, as television commentators are prone to say. The International Monetary Fund estimates that over the next five years Italy needs between €340 billion and €380 billion to cover its deficits and redeem debt coming due. Analysts are guessing that Italy can roll over its short-term debt, leaving some €200 billion of medium- and long-term debt to be financed in the markets. To keep rates at sustainable levels, the EFSF would have to buy a large tranche of Italian bonds. But a portion of its €440 billion is already committed in one way or another to Ireland, Greece and Portugal. In short, Italy is simply too big to bail.

At least, it is too big to bail under existing arrangements. That is why European Commission President José Manuel Barroso is calling for a « rapid reassessment of all elements » of the deal cut only a few weeks ago, and to equip the bailout fund « with the means for dealing with contagious risk » that extends beyond « the euro-area periphery. »

German Chancellor Angela Merkel is having none of it, since all of these demands mean a still greater call on German taxpayers, already hostile to the transfer of their hard-earned euros to what they see as early retiring, lolling-in-the-sun, irresponsible Greek, Spanish and Italian citizens who live year-round lives that Germans can enjoy only when on vacation.

Least of all do Germans want anything to do with the idea of a Eurobond, which would wrap together all of the euro-zone countries in one low-risk offering. David Owen, chief European financial economist at Jefferies & Co. calculates that the deficit of the euro area as a whole—a financially consolidated entity—would have a budget deficit of only 4% of GDP in 2012, and general government debt of 89% of GDP, far below Italy’s 10% and 120%, respectively.

No one doubts that numbers anything like that would be attractive to investors—Germany would pay a bit more, the Club Med set a lot less. Which is one reason why Italy is more eager than Germany for an emergency meeting of finance ministers to redo last month’s deal. Some sort of free lunch just might be served. »

Irwin Stelzer is the director of economic policy studies at the Hudson Institute, Washington.

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Crises grecque et européenne : soulager n’est pas forcément soigner !!!!!

Pour utiliser des comparaisons médicales, le patient a été mis sous perfusion, ce qui traite une crise massive d’hémorragie, mais n’attaque pas les causes de la maladie. Il est évident que la perfusion s’imposait, et que les décisions vont dans ce sens.   Non seulement, l’accord de Bruxelles ne résoud rien, mais il n’a jamais prétendu résoudre le problème et pour le découvrir lisez donc ce post de Georges Ugeux sur son blog.

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Petits pays certes…mais peut être grands problèmes…!

Le PIB de la Grèce, environ 300 milliards de dollars, représente 0,5% de la production mondiale. Sa dette publique de 470 milliards est considérable, compte tenu de la taille de son économie, mais elle représente moins de 1% de la dette mondiale – et les banques privées (grecques en majorité) en détiennent moins de la moitié. Selon Barclays Capital, seules quelques banques d’envergure internationale détiennent prés de 10% de leurs fonds propres de base en bons du Trésor grec, et la majorité en a bien moins. Aussi, au moins sur le papier, la Grèce n’est pas une économie d’importance systémique. Néanmoins, plusieurs facteurs font que la crise qui la frappe pourrait se propager, et elle n’est pas la seule dans ce cas. Pour étayer cette analyse je vous propose le regard de Kemal Dervis.

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Conférence de Thierry de Montbrial sur le mythe de la fin de l’Histoire et sur la crise en occident

Lors de sa conférence annuelle à l’IFRI Thierry de Montbrial nous donne son regard sur le mythe de la fin de l’histoire rendu célèbre par le livre de Fukuyuma…et cela dans un contexte de crise qui pour certain peut signifier la fin de l’occident. Mais pour d’autres la croissance plus vigoureuse des pays émergents reposant sur des bases et des facteurs trop fragiles (cf. Blog de Dany Rodrik) démontre que rien n’est joué. L’Occident n’a pas dit son dernier mot. L’Histoire n’est dont pas finie. Voir Conférence de Thierry de Montbrial.

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Les mots clés des marchés financiers pour comprendre le déroulement du plan d’aide….

Notation, haircut, collatéral, spreads, les termes techniques sont légion sur les marchés financiers. Les connaître est indispensable pour comprendre les ressorts de la crise actuelle en Europe. L’article du quotidien Les Echos permet de nous éclairer un petit peu !

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Europe is finally not an “optimal currency area”….but….we can hope for Jeffrey Sachs !

Jeffrey Sachs wrote something interesting in 1998 just one year before the birh of Euro : For several years Europe has held its breath wondering whether European Monetary Union would actually happen. After traversing a minefield of obstacles, EMU is on the threshold of realization. The question is no longer whether EMU will happen, but what it will mean for Europe. I predict that EMU will be launched with an initial success that will confound its worst critics, but that the success will be followed by years of difficult challenges that will confound EMU’s most optimistic supporters. In short, EMU will happen; it will survive; and it will disappoint those with ardent hopes that monetary union will create a new European economic miracle. To read more from this excelent analysis of Jeffrey Sachs see the complete article here !

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Pourquoi Faut-il sauver la Grèce ?

Pour l’Europe, deux risques majeurs sont liés à la Grèce : la contagion sur les marchés menant à une situation critique de l’Espagne ou de l’Italie ; la propagation des pertes dans le système bancaire européen. Les deux pouvant d’ailleurs aller de concert. D’une part, la contagion à l’Espagne ou à l’Italie ferait passer la crise dans une autre dimension, celle de catastrophe financière généralisée et incontrôlable. D’autre part, le niveau d’exposition à la dette grecque des banques européennes commerciales et d’affaires (publique et privée) est telle qu’un défaut entraînerait des pertes importantes et donc une probable crise financière systémique « à la Lehman ». Les agences de notations ont déjà menacées les principales banques françaises de dégradation de leur note à cause de leur exposition à la Grèce. Comme personne ne veut rejouer la crise de fin 2008, il paraît certain que les gouvernements européens aideront la Grèce quoiqu’il arrive. Le FMI suivra du fait de l’exposition importante au « risque zone euro » des USA et de la Chine (surtout si Italie et Espagne touchées). Encore une fois, aider la Grèce ne fait que gagner du temps, mais c’est déjà crucial.

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Alerte au surendettement des ménages en Europe du Nord : et si les cigales ne vivaient pas qu’au Sud !

Et si le cigales ne vivaient pas qu’au Sud de l’Europe ! Trop de dettes! Pour une fois, ce n’est pas la Grèce, le Portugal ou l’Espagne qui sont dans le viseur. Mais les soi-disant vertueux pays d’Europe du Nord. Si les niveaux d’endettement public de la Norvège, de la Finlande ou de la Suède sont très faibles comparés à ceux de leurs compères du Sud de l’Europe, la dette des ménages est, elle, très élevée. Elle a même littéralement explosé au cours des dernières années avec la flambée des prix de l’immobilier. Pour plus de détails je vous recommande l’article : Alerte au surendettement des ménages en Europe du Nord  par le mensuel : L’Expansion.

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In America, the Lost Decade for The Economy

It has been a bad 10 years for the US economy. It has been, economically, a lost decade. As this graph from Ezra Klein shows, there has been essentially no job growth for ten years, net household worth actually fell, and the economy as a whole grew less than 18%—compared to 35% or more for every other decade since the Great Depression. In fact, in many ways, the last 10 years has been as bad as the Great Depression. To know more see the article from Roebert de Neufville

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