Face à la séduisante Afrique du Sud, La Réunion peut-elle convaincre la Chine ?


Il existe actuellement une certaine frénésie à La Réunion dès lors que l’on parle de La Chine. Cela ne date bien entendu pas uniquement de la venue de l’équipe de Chine venue battre celle de La France, on s’en souvient trop malheureusement ! En fait cette attirance pour l’eldorado chinois remonte à plusieurs années depuis que différents responsables politiques ou entrepreneurs y  ont vu la possibilité de profiter du formidable dynamisme chinois. Encore faut-il que La Chine nous prenne en considération ? Des progrès ont été réalisés dans ce domaine avec l’ouverture d’une représentation diplomatique l’année dernière. En outre, depuis plusieurs mois la nouvelle équipe à La Région redouble d’efforts pour séduire les autorités chinoises. Pour l’instant en vain de réel succès sur l’obtention des visas ou sur la possibilité d’être reconnue comme destination autorisée par le gouvernement chinois. Plusieurs communes de l’île participent d’ailleurs à ce mouvement et ont cherché à profiter du processus enclenché à l’occasion de l’inauguration du Stand de La Réunion dans le Pavillon France de l’Exposition Universelle de Shangaï. Jusqu’ici, on pourrait croire que tout va bien. Mais, il convient d’être prudent pour ne pas réitérer certaines erreurs commises dans le passé au sujet d’autres mythes géographiques. Plusieurs éléments m’amènent à considérer que s’il faut avancer dans cette direction, prudence doit demeurer mère de toutes les suretés…En effet, d’une part relativisons les dimensions de nos économies. En général, la petite économie a souvent à gagner à une forme de libéralisation des échanges avec une plus grande. Sauf que, ici on parle de la Chine, l’atelier du monde, à la recherche de marchés extérieurs solvables. La Réunion en tant que « cheval de Troie » de l’Europe dans l’océan Indien dispose d’un atout fort intéressant à condition de ne pas indisposer les autorités européennes et de respecter un minimum d’éthique…D’autre part, rappelons nous que la stratégie chinoise en Afrique n’est pas des plus neutre et uniquement bienveillante…Un bilan de l’arrivée des intérêts chinois dans plusieurs pays africains laisse apparaître un rapport déséquilibré dans les termes de l’échange. Il arrive même souvent que les autorités chinoises sont critiquées pour mettre à mal tout le travail entrepris auprès des pays très endettés. Dans ce même ordre d’idées, il est aussi bon de souligner que nous ne sommes pas les seuls à présenter des atouts pour les chinois dans la région et ainsi à leur faire les yeux doux. Le cas de la République d’Afrique du Sud est parlant. L’article paru dans le quotidien économique La Tribune, illustrant « Comment la Chine avance ses pions en Afrique du Sud » est parlant. Ainsi, entre les fusions-acquisitions de firmes, les sensations de pillage de ressources et les accords de partenariats multiples, il ne fait pas de doute que les relations sino-sud-africaines sont loin d’être uniquement cantonnées aux échanges culturels. Afin de ne pas être déçus dans le futur ou de prendre la pleine mesure des intentions réelles du géant asiatique, qui a déjà ses pions implantés dans la région, nous nous devons de mettre tous ces éléments en perspective. Pour terminer, le fait que l’intérêt chinois pour l’océan Indien finisse par irriter les autorités indiennes (cf. le JDD du 31 août 2010) contribuent à la nécessité de cette réflexion.

, ,