Le Blog Eco de Philippe Jean-Pierre
Articles contenant le tag Politique économique
Bilan de l’année 2010 pour l’économie réunionnaise selon l’IEDOM : un retour de la croissance ?
Posté par Philippe Jean-Pierre dans Analyse économique, Economie de La Réunion le 25 mars 2011
Bilan de l’année 2010 pour l’économie de La Réunion selon l’Iedom ! iedom_2010_n93
La déflation, la dette et la relance : soucis majeurs de nombreux gouvernements
Posté par Philippe Jean-Pierre dans Actualités, Analyse économique, Crise, Cycle et Reprise le 10 mars 2011
Le souci de nombreux gouvernement actuellement est de pouvoir au mieux manager les écueils qui vont se poser à bon nombre d’entre-eux ! Parmi ceux-ci figurent la déflation, la dette et la relance !
Un développement endogène porteur d’espoirs ou d’illusions ?
Posté par Philippe Jean-Pierre dans Actualités, Analyse économique, Economie de La Réunion, Innovation et R&D, Intelligence territoriale et stratégique le 9 mars 2011
L’actualité économique de ces dernières semaines à La Réunion a été animée par une forte émotion autour des ventes, effectuées ou en cours, de plusieurs grandes enseignes ayant marqué le fonctionnement de l’économie réunionnaise. Ces mouvements de capitaux entre des acteurs locaux et extérieurs à l’île ont par ailleurs été réalisés dans un contexte marqué par les difficultés de plusieurs entreprises réunionnais. Cette situation ne peut nous laisser indifférents car elle renvoie d’abord à la réflexion sur le fonctionnement de notre économie en général et sur la survie du modèle réunionnais de gouvernance entrepreneuriale en particulier. Elle soulève également la crédibilité du concept de développement endogène au sujet duquel on peut noter ces derniers temps une certaine effervescence quant à sa réalité.
En premier lieu, effectivement, les mouvements d’actionnariat observés au sein de plusieurs grandes entreprises locales, connaissant malheureusement souvent des difficultés posent plusieurs questions. Il ne fait pas de doute que pour plusieurs des entreprises concernées, la crise financière et économique dans laquelle s’est enlisée La Réunion depuis deux ans a été un facteur déstabilisant voir parfois fatal. A ce niveau, on peut regretter la trop forte croyance passée des entrepreneurs et de la très grande majorité des décideurs locaux, en le modèle passé, miroir aux alouettes, faisant du soutien et de la protection par les transferts publics la fontaine de jouvence éternelle de l’économie locale. Cette myopie a retardé une transformation nécessaire de l’entreprise réunionnaise tant au niveau de ses modes de fonctionnement et de gouvernance que de la recherche de relais de croissance dans son business model. J’en veux pour preuve la polémique soulevée il y a deux ans lorsqu’un article dans ce même journal avait pointé du doigt le manque d’ambition à l’export des entreprises locales encore trop attachées à puiser dans la rente domestique. Or, dans cet article nous soulignions que l’une des meilleures stratégies de défense des marchés locaux menacés était l’attaque des marchés extérieurs proches ou lointains car cela oblige les entreprises à conduire leur changement autour de la différenciation, de l’innovation, de la recherche de la compétitivité hors-prix cohérente avec notre modèle social empêchant un choix par les coûts.
Stigmatiser l’entrepreneur réunionnais serait cependant une erreur. Certes, cela appelle à transformer la vision du manager réunionnais pour qu’il adopte des postures managériales plus adaptées au contexte des vingt prochaines années. Mais cette situation pose plus généralement une question sociétale de fond sur laquelle nous devons tous réfléchir. En effet, lorsqu’on examine la situation entrepreneuriale réunionnaise, et si l’on fait exception des errements managériaux, ont peut distinguer deux groupes : d’une part, les entreprises qui ont choisi d’essayer de concilier une certaine forme d’efficacité (faire du profit, gagner de l’argent) tout en tenant compte de la réalité locale, en participant à son fonctionnement, en comprenant les revendications des partenaires…Ces entreprises, qui ont maintenu, soit par leur dirigeant, soit par leur implantation, une certaine forme de rapport avec le territoire Réunion, ont pour la majeure partie d’entre-elles connues des difficultés ; d’autre part, les entreprises qui ont choisi de privilégier uniquement l’efficacité, la rentabilité locale et internationale. Celles-ci ont connu beaucoup moins de difficultés, voire ont connu beaucoup de succès au niveau mondial. Malheureusement leur implication ou leur impact sur l’économie locale est resté peu significative ou faible, juste cantonnée à un siège social…La question qui se pose alors pour le futur est simple : peut-on vouloir avoir des champions qui sont à la fois compétitifs au niveau local ou international et responsables de la cohésion sociale réunionnaise ? Il s’agit là d’une question qui mérite une vraie réflexion car elle va irriguer le modèle économique que nous souhaitons pour La Réunion. En effet, vouloir concilier les objectifs d’équité et d’efficacité ne peut plus se faire comme cela était pensé au siècle dernier (en gouvernance d’entreprise, en mode de financement, en ambition, en vision prospective…). Si cette voie est privilégiée, il nous faut alors imaginer tous les outils (système d’aide renouvelé et discriminant, engagement lisible des acteurs publics,…) pour la rendre compatible avec les exigences de la compétition internationale. Si c’est au contraire la voie de l’efficacité qui est choisie, il faudra alors faire preuve de pédagogie auprès des résidents réunionnais pour les prévenir des ajustements que cela va entrainer tant au niveau du contenu en emplois de cette forme de croissance que des formes de liens affaiblis entre les entreprises championnes et le territoire Réunion. Ce dilemme entre être efficace pour survivre et prendre en compte la réalité locale ne doit pas être vu comme insurmontable. Dans ce cadre, certains acteurs, au premier rang desquels figure l’Etat, nous invitent à penser notre avenir par la voie du développement endogène. Est-ce réaliste ?
C’est pourquoi, en second lieu, il convient de nous interroger sur la notion de développement endogène vue comme la solution miracle à nos défis puisqu’un Commissaire au Développement Endogène a été nommé dans chacun des Départements d’outre-mer. Ce concept est même maintenant affiché par tout membre du gouvernement en déplacement dans l’île afin de nous dresser la feuille de route de notre vision de l’avenir. Certains acteurs (décideurs, entrepreneurs, intellectuels,…) ne sont malheureusement pas rassurés et émettent des critiques à l’endroit de cette notion de développement endogène. Que doit-on en penser ? On ne peut bien sûr qu’acquiescer la volonté d’une autorité centrale d’espérer voir une de ses périphéries construire son avenir en réduisant sa dépendance au cercle vicieux des transferts publics. Néanmoins, il ne faudrait pas que ce concept se réduise à un simple outil subliminal de communication de la part du gouvernement pour nous indiquer que, face à une conjoncture budgétaire difficile, les Dom devront compter de plus en plus sur eux seuls. En clair, ce terme endogène, plus politiquement correct que celui d’autonomie, viserait le même objectif à terme : « debrouille a ou ! »….Si on exclut ce seul objectif de communication, de quoi parle-t-on exactement ? Le développement endogène a effectivement pour ambition que l’économie concernée puisse à terme compter davantage sur ses propres ressorts que sur l’aide (publique ou privée) extérieure. Toutefois, comment cela peut-il se produire ? En fait le développement endogène a comme sous bassement la croissance endogène. Celle-ci n’est pas une notion récente comme voudrait nous faire croire certains politiques de passage. Les économistes l’ont proposée au milieu des années 80. C’est là que tout se complique : la croissance endogène requiert de distinguer un certain nombre de secteurs entre lesquels existent des relations spécifiques (qu’on appelle élasticités) passant par des externalités et générant un cœur de croissance moteur de la fameuse croissance endogène. On est alors très loin de l’incantatoire et ces relations entre secteurs à La Réunion sont loin d’être toutes présentes. Tout au plus, imagine-t-on certains secteurs qui pourraient préfigurer cette croissance mais là encore il ne faut pas confondre les outils de la croissance endogènes et les domaines d’activités stratégiques tels qu’ils sont définis aujourd’hui localement (tourisme, agroalimentaire, environnement, Tic, énergie renouvelable,…). Plus précisément, la croissance endogène invite à investir massivement dans l’innovation, la recherche et développement, les infrastructures publiques de réseaux, l’éducation porteuses et non pas seulement occupationnelle, l’ouverture économique, la fluidification des marchés….De même cette croissance endogène implique de penser à l’organisation institutionnelle, aux règles, aux modes de gouvernance qui faciliteront le mouvement des facteurs et conduiront les décisions économiques vers le bon endroit. Qu’en est-il dans la réalité ?
Force est de constater que beaucoup reste à faire et que nombreux sont les paradoxes. Beaucoup reste à faire en effet quand on voit que plusieurs choix restent exogènes où quand on voit que la politique économique déserte plusieurs domaines de la citée. Car une des conclusions de la croissance endogène est bel et bien de réhabiliter le rôle de la puissance publique dans le fonctionnement de l’économie. Il apparaît également beaucoup de paradoxes lorsqu’on voit que nombre de décisions sont mues par des facteurs exogènes, lorsque l’île se sent déposséder de ses fleurons par des capitaux extérieurs….Comment parler alors le développement endogène ? Et s’il doit apparaître un jour, comme par miracle, comment en assurer la durabilité avec des centres décisionnels qui ne seront plus forcements réunionnais et qui n’auront donc plus ce lien crucial avec la terre de La Réunion ? Celle-ci ne serait-elle vouer qu’à redevenir un territoire de spéculation comme au temps de la Compagnie des Indes Orientales ? Comment construire un projet Réunion partagé avec une grande partie de l’économie et non des moindres qui serait exogène à l’île ? Alors bien évidemment, la mutation tardive du capitalisme réunionnais aux modes de gouvernance moderne a en partie conduit à ce résultat. Il est temps sur ce plan de faire passer ce mode de gouvernance au capitalisme 2.0 voir même 3.0 !
Enfin, derrière des termes aussi bienveillants et ambitieux qu’ils puissent être, méfions nous de leurs implications : une des conséquences de la croissance endogène est de rendre impossible en niveau le rattrapage de la région riche (la métropole) par la région pauvre (le Dom)…Tout au mieux La Réunion ne pourra espérer croitre au même taux que l’Europe de façon durable mais ne la rattrapera jamais ! Dès lors, le développement endogène sans plus de précaution pédagogique ne serait qu’un miroir aux alouettes sauf à prendre le risque d’une politique volontariste en faveur de la recherche et développement, de l’organisation du territoire, d’un mode de gouvernance évoluée ne remettant pas en cause trop souvent les décisions précédentes, incitant le capital humain à s’allouer dans les secteurs clés, réduisant les comportements de recherche de rentes…
Au total, ce qui se passe en ce moment à La Réunion est crucial pour notre avenir économique et industriel. Nous redoutions ce rendez-vous attendu pour la décennie 2020 mais la crise et certains choix ont précipité les évènements. La réflexion doit s’opérer dès aujourd’hui à tous les niveaux. Sous couvert de simples mouvements de capitaux c’est tout l’élan d’un nouveau mode de développement qui est en jeu. Le développement endogène ne se décrète pas et ne peut se cantonner à un simple outil de communication politique. Au contraire, pour être un outil de politique économique, ce concept invite à une véritable ambition d’économie politique permettant de garantir que les choix individuels, de certains vendeurs ou acheteurs, ne pourront porter atteinte à l’équilibre collectif. Là encore, il s’agit d’un message fort de la croissance endogène qui justifie l’intervention de la puissance publique pour permettre le rapprochement entre l’équilibre concurrentiel privé et l’optimum public. Dans ce cadre, il serait alors dangereux que tout le pouvoir décisionnel, d’une île se cherchant un avenir endogène, soit exogène car alors l’avenir de l’île pourrait aussi s’écrire en lacrymogène et cela nous devons l’éviter !
Economist’s View: « What Caused the Financial Crisis? »
Posté par Philippe Jean-Pierre dans Actualités, Analyse économique, Crise, Cycle et Reprise le 27 janvier 2011
Bill Thomas, Keith Hennessey, and Douglas Holtz-Eakin have a dissenting statement in response to the final report of the Financial Crisis Inquiry Commission. Today, six members of the Financial Crisis Inquiry Commission … are releasing their final report. Although the three of us served on the commission, we were unable to support the majority’s conclusions and have issued a dissenting statement. We recognize that … other … narratives have popular appeal:… Had the government not supported housing subsidies (the first narrative) or had policy makers implemented more restrictive financial regulations (the second) there would have been no calamity. Both of these views are incomplete and misleading. … We believe the crisis was the product of 10 factors. Only when taken together can they offer a sufficient explanation of what happened. To read more, Economist’s View: « What Caused the Financial Crisis? ».
The Rise and Fall of the Dollar : Regard de Barry Eichengreen
Posté par Philippe Jean-Pierre dans Actualités, Analyse économique, Cycle et Reprise, Prospective et intelligence territoriale le 27 janvier 2011
On s’émeut aujourd’hui des fluctuations du dollar mais aussi de beaucoup des autres monnaies voulant s’imposer sur l’échiquier mondial. Les discussions autour de la domination du rôle de la seule monnaie monde actuelle le dollar ainsi que les débats autour de la guerre des changes témoignent de cette effervescence. Un peu de recul s’impose. Dans cette perspective, le travail de Barry Eichengreen connu dans ce domaine comme un historien du système monétaire international est fort utile pour cette mise en perspective du rôle des monnaie et en particulier du dollar. A travers ce regard, l’auteur nous invite aussi à un regard prospectif sur le futur du système monétaire international. Je vous conseille vivement la lecture de son dernier ouvrage : « The rise and Fall of the Dollar and the Future of the International Monetary System » dont voici un bref aperçu issu de The Economist.
Pour une révolution fiscale !!!!!
Posté par Philippe Jean-Pierre dans Actualités, Analyse économique, Economie de La Réunion, Prospective et intelligence territoriale le 25 janvier 2011
L’un des ouvrages majeurs en ce début d’année au niveau économique et politique est le livre de Thomas Piketty, Camille Landais et Emmanuel Saez trois chercheurs-experts reconnus pour leurs travaux sur les inégalités et sur la fiscalité. Dans leur dernière livraison, ces trois auteurs proposent de revisiter la fiscalité sur le revenu afin de rendre ce système d’imposition plus équitable qu’il ne l’est aujourd’hui. Cette réflexion devrait d’ailleurs faire partie du débat qui animeront les prochaines échéances électorales et surtout les présidentielles. Le travail remarquable fait par ces auteurs se retrouve dans un ouvrage qui a aussi l’avantage d’être accompagné par un site permettant de réaliser des simulations et d’avoir accès à tout un ensemble de ressources sur le sujet. Je vous le conseille vivement ! : « Pour une révolution fiscale : un impôt sur le revenu pour le XXIe siècle ! »
Is Keynes still relevant ? Pour Paul Krugman, la vision keynesienne n’est plus adaptée au contexte de la majorité républicaine d’aujourd’hui.
Posté par Philippe Jean-Pierre dans Actualités, Analyse économique, Prospective et intelligence territoriale le 24 janvier 2011
The New York Times columnist and Nobel laureate in economics, Paul Krugman, Professor at the University of Princeton, is a leading advocate in support of government spending to reverse the economic downturn. This Keynesian philosophy is completely out of favor with the new Republican majority in Congress. The interview, Krugman gave to The Big Think tries to convince us about these facts.
Les économistes appuient le budget 2011 mais jugent inéluctable un vrai tour de vis en 2012
Posté par Philippe Jean-Pierre dans Actualités, Analyse économique, Cycle et Reprise, Prospective et intelligence territoriale le 15 décembre 2010
Le parlement doit adopter aujourd’hui le budget 2011. Celui-ci traduit déjà l’effort que fera la Nation pour atteindre les objectifs fixés par le gouverrnement. D’une façon générale, il semble pour citer, Bruno Cavalier économiste chez Oddo Securities, que la France fait le minimum pour rassurer les marchés et le maximum pour ne pas casser la croissance dans un environnement encore très incertain ». Néanmoins, si les prévisions pour 2011 sont encore vues aujourd’hui comme pouvant être crédibles, il n’en va pas de même pour 2012 et 2013 qui devraient être des années moins certaines (calendrier électoral oblige) et soumises à un sérieux tour de vis. En attendant je vous conseil la lecture de l’avis des économistes qui appuient le budget 2011 mais jugent inéluctable un vrai tour de vis en 2012.
Les cerveaux de Chicago à l’épreuve de la crise !
Posté par Philippe Jean-Pierre dans Actualités, Analyse économique, Crise, Cycle et Reprise, Prospective et intelligence territoriale le 14 décembre 2010
La crise soulève la question de la pertinence des travaux des économistes qui jusq’ici prédisaient que tout allait « bien madame la Marquise »….Parmi ces derniers figuraient bon nombre de l’école de Chicago. Il est intéressant de voir si les lignes de ces écoles de pensées ont évolué depuis trois ans. Ce reportage du Journal les Echos où figurent plusieurs interview est très intéressant sur ce sujet.
«La crise version 2.0 n’évacue pas les incertitudes »
Posté par Philippe Jean-Pierre dans Actualités, Analyse économique, Crise, Cycle et Reprise, Economie de La Réunion, Océan Indien, Prospective et intelligence territoriale le 13 décembre 2010
Lors d’un passage à Maurice et après une conférence sur « La situation économique, 2 ans après Lehmann Brothers, Where do we go from Now ? »…voici une interview pour le quotidien L’Express de Maurice. Philippe Jean-Pierre : «La crise version 2.0 n’évacue pas les incertitudes ».
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