Tout semble aller de plus en plus vite….Il n’est pas très original pour chacun d’entre de constater que nous vivons dans l’urgence – dans le culte de la vitesse et de l’instant. Toutes les facettes de nos vies personnelles – transports, loisirs, santé… – et professionnelles – pression accrue, exigences de rentabilité croissantes… – sont concernées, mais aussi – et c’est plus grave – la vie publique : les faits divers se traduisent immédiatement en lois, lesquelles sont de plus en plus souvent votées selon une procédure… d’urgence ! Cette dictature de l’urgence a des conséquences terribles : elle place nos sociétés sous tension, délégitime le politique et, surtout, risque de se traduire par le sacrifice des générations futures – que ce soit sur les questions de la dette, du réchauffement climatique ou sur bien d’autres sujets encore. Alors, que faire ? Répondre à la vitesse par la vitesse ? Tel est le choix du Président de la République, qui cherche à saturer l’espace et à compresser le temps – un choix qui n’a pas encore fait la preuve de son efficacité. Tenter de freiner, comme le préconisent le « mouvement de la lenteur » ou les partisans de la décroissance ? C’est un choix individuel possible, mais un choix collectif dangereux. Pour l’auteur, il existe une troisième option : trouver des espaces de décélération où gouverner autrement, en retrouvant le temps de la réflexion et de la concertation. L’essentiel est de donner du sens au temps : réhabiliter l’histoire, trop souvent instrumentalisée par les politiques, et réapprendre à tracer des perspectives, c’est-à-dire retrouver l’ambition du futur. Et si l’alternative de 2012 était finalement : le choix du temps long contre la dictature de l’urgence ? A La Réunion, cette dictature de l’urgence nous la connaissons bien également….l’acuité des problèmes auxquels nous sommes confrontés nous amènent souvent à opter pour l’urgence….à privilégier le court au long terme et donc à improviser là où nous aurions pu prévoir ou anticiper….Les clivages opérés ces derniers mois au titres de soucis financiers ou de projets moins bons témoignent de cette frilosité de beaucoup de nos élus ou décideurs à faire confiance au long terme et à surfer sur l’urgence du court terme sans doute plus rentable électoralement. Mais à quel prix pour notre bien être de demain ? Là encore il nous faut localement retrouver des espaces de réflexions de concertation, de décélération pour tenter de concilier court-moyen et long terme….Bonne lecture….du livre de Gilles Finchelstein, « La Dictature de l’Urgence », chez Fayard,