Articles contenant le tag Economie de La Réunion

Development in Reverse by Dani Rodrik

Structural change does not automatically accelerate economic development. It needs a nudge in the appropriate direction, especially when a country has a strong comparative advantage in natural resources. Globalization does not alter this underlying reality. But it does increase the costs of getting the policies wrong, just as it increases the benefits of getting them right. Learn more reading Development in Reverse by Dani Rodrik

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Un développement endogène porteur d’espoirs ou d’illusions ?

L’actualité économique de ces dernières semaines à La Réunion a été animée par une forte émotion autour des ventes, effectuées ou en cours, de plusieurs grandes enseignes ayant marqué le fonctionnement de l’économie réunionnaise. Ces mouvements de capitaux entre des acteurs locaux et extérieurs à l’île ont par ailleurs été réalisés dans un contexte marqué par les difficultés de plusieurs entreprises réunionnais. Cette situation ne peut nous laisser indifférents car elle renvoie d’abord à la réflexion  sur le fonctionnement de notre économie  en général et sur la survie du modèle réunionnais de gouvernance entrepreneuriale en particulier. Elle soulève également la crédibilité du concept de développement endogène au sujet duquel on peut noter ces derniers temps une certaine effervescence quant à sa réalité.

En premier lieu, effectivement, les mouvements d’actionnariat observés au sein de plusieurs grandes entreprises locales, connaissant malheureusement souvent des difficultés posent plusieurs questions. Il ne fait pas de doute que pour plusieurs des entreprises concernées, la crise financière et économique dans laquelle s’est enlisée La Réunion depuis deux ans a été un facteur déstabilisant voir parfois fatal. A ce niveau, on peut regretter la trop forte croyance passée des entrepreneurs et de la très grande majorité des décideurs locaux, en le modèle passé, miroir aux alouettes, faisant du soutien et de la protection  par les transferts publics la fontaine de jouvence éternelle de l’économie locale.  Cette myopie a retardé une transformation nécessaire de l’entreprise réunionnaise tant au niveau de ses modes de fonctionnement et de gouvernance que de la recherche de relais de croissance dans son business model. J’en veux pour preuve la polémique soulevée il y a deux ans lorsqu’un article dans ce même journal avait pointé du doigt le manque d’ambition à l’export des entreprises locales encore trop attachées à puiser dans la rente domestique. Or, dans cet article nous soulignions que l’une des meilleures stratégies de défense des marchés locaux menacés était l’attaque des marchés extérieurs proches ou lointains car cela oblige les entreprises à conduire leur changement autour de la différenciation, de l’innovation, de la recherche de la compétitivité hors-prix cohérente avec notre modèle social empêchant un choix par les coûts.

 

Stigmatiser l’entrepreneur réunionnais serait cependant une erreur. Certes, cela appelle à transformer la vision du manager réunionnais pour qu’il adopte des postures managériales plus adaptées au contexte des vingt prochaines années. Mais cette situation pose plus généralement une question sociétale de fond sur laquelle nous devons tous réfléchir. En effet, lorsqu’on examine la situation entrepreneuriale réunionnaise, et si l’on fait exception des errements managériaux, ont peut distinguer deux groupes : d’une part, les entreprises qui ont choisi d’essayer de concilier une certaine forme d’efficacité (faire du profit, gagner de l’argent) tout en tenant compte de la réalité locale, en participant à son fonctionnement, en comprenant les revendications des partenaires…Ces entreprises, qui ont maintenu, soit par leur dirigeant, soit par leur implantation, une certaine forme de rapport avec le territoire Réunion, ont pour la majeure partie d’entre-elles connues des difficultés ; d’autre part, les entreprises qui ont choisi de privilégier uniquement l’efficacité, la rentabilité locale et internationale. Celles-ci ont connu beaucoup moins de difficultés, voire ont connu beaucoup de succès au niveau mondial. Malheureusement leur implication ou leur impact sur l’économie locale est resté peu significative ou faible, juste cantonnée à un siège social…La question qui se pose alors pour le futur est simple : peut-on vouloir avoir des champions qui sont à la fois compétitifs au niveau local ou international et responsables de la cohésion sociale réunionnaise ? Il s’agit là d’une question qui mérite une vraie réflexion car elle va irriguer le modèle économique que nous souhaitons pour La Réunion. En effet, vouloir concilier les objectifs d’équité et d’efficacité ne peut plus se faire comme cela était pensé au siècle dernier (en gouvernance d’entreprise, en mode de financement, en ambition, en vision prospective…). Si cette voie est privilégiée, il nous faut alors imaginer tous les outils (système d’aide renouvelé et discriminant, engagement lisible des acteurs publics,…) pour la rendre compatible avec les exigences de la compétition internationale. Si c’est au contraire la voie de l’efficacité qui est choisie, il faudra alors faire preuve de pédagogie auprès des résidents réunionnais pour les prévenir des ajustements que cela va entrainer tant au niveau du contenu en emplois de cette forme de croissance que des formes de liens affaiblis entre les entreprises championnes et le territoire Réunion. Ce dilemme entre être efficace pour survivre et prendre en compte la réalité locale ne doit pas être vu comme insurmontable. Dans ce cadre, certains acteurs, au premier rang desquels figure l’Etat, nous invitent à penser notre avenir par la voie du développement endogène. Est-ce réaliste ?

 

C’est pourquoi, en second lieu, il convient de nous interroger sur la notion de développement endogène vue comme la solution miracle à nos défis puisqu’un Commissaire au Développement Endogène a été nommé dans chacun des Départements d’outre-mer.  Ce concept est même maintenant affiché par tout membre du gouvernement en déplacement dans l’île afin de nous dresser la feuille de route de notre vision de l’avenir. Certains acteurs (décideurs, entrepreneurs, intellectuels,…) ne sont malheureusement pas rassurés et émettent des critiques à l’endroit de cette notion de développement endogène. Que doit-on en penser ? On ne peut bien sûr qu’acquiescer la volonté d’une autorité centrale d’espérer voir une de ses périphéries construire son avenir en réduisant sa dépendance au cercle vicieux des transferts publics. Néanmoins, il ne faudrait pas que ce concept se réduise à un simple outil subliminal de communication de la part du gouvernement pour nous indiquer que, face à une conjoncture budgétaire difficile, les Dom devront compter de plus en plus sur eux seuls. En clair, ce terme endogène, plus politiquement correct que celui d’autonomie, viserait le même objectif à terme : « debrouille a ou ! »….Si on exclut ce seul objectif de communication, de quoi parle-t-on exactement ? Le développement endogène a effectivement pour ambition que l’économie concernée puisse à terme compter davantage sur ses propres ressorts que sur l’aide (publique ou privée) extérieure. Toutefois, comment cela peut-il se produire ? En fait le développement endogène a comme sous bassement la croissance endogène. Celle-ci n’est pas une notion récente comme voudrait nous faire croire certains politiques de passage. Les économistes l’ont proposée au milieu des années 80. C’est là que tout se complique : la croissance endogène requiert de distinguer un certain nombre de secteurs entre lesquels existent des relations spécifiques (qu’on appelle élasticités) passant par des externalités et générant un cœur de croissance moteur de la fameuse croissance endogène. On est alors très loin de l’incantatoire et ces relations entre secteurs à La Réunion sont loin d’être toutes présentes. Tout au plus, imagine-t-on certains secteurs qui pourraient préfigurer cette croissance mais là encore il ne faut pas confondre les outils de la croissance endogènes et les domaines d’activités stratégiques tels qu’ils sont définis aujourd’hui localement (tourisme, agroalimentaire, environnement, Tic, énergie renouvelable,…). Plus précisément, la croissance endogène invite à investir massivement dans l’innovation, la recherche et développement, les infrastructures publiques de réseaux, l’éducation porteuses et non pas seulement occupationnelle, l’ouverture économique, la fluidification des marchés….De même cette croissance endogène implique de penser à l’organisation institutionnelle, aux règles, aux modes de gouvernance qui faciliteront le mouvement des facteurs et conduiront les décisions économiques vers le bon endroit. Qu’en est-il dans la réalité ?

 

Force est de constater que beaucoup reste à faire et que nombreux sont les paradoxes. Beaucoup reste à faire en effet quand on voit que plusieurs choix restent exogènes où quand on voit que la politique économique déserte plusieurs domaines de la citée. Car une des conclusions de la croissance endogène est bel et bien de réhabiliter le rôle de la puissance publique dans le fonctionnement de l’économie. Il apparaît également beaucoup de paradoxes lorsqu’on voit que nombre de décisions sont mues par des facteurs exogènes, lorsque l’île se sent déposséder de ses fleurons par des capitaux extérieurs….Comment parler alors le développement endogène ? Et s’il doit apparaître un jour, comme par miracle, comment en assurer la durabilité avec des centres décisionnels qui ne seront plus forcements réunionnais et qui n’auront donc plus ce lien crucial avec la terre de La Réunion ? Celle-ci ne serait-elle vouer qu’à redevenir un territoire de spéculation comme au temps de la Compagnie des Indes  Orientales ? Comment construire un projet Réunion partagé avec une grande partie de l’économie et non des moindres qui serait exogène à l’île ? Alors bien évidemment, la mutation tardive du capitalisme réunionnais aux modes de gouvernance moderne a en partie conduit à ce résultat. Il est temps sur ce plan de faire passer ce mode de gouvernance au capitalisme 2.0 voir même 3.0 !

 

Enfin, derrière des termes aussi bienveillants et ambitieux qu’ils puissent être, méfions nous de leurs implications : une des conséquences de la croissance endogène est de rendre impossible en niveau le rattrapage de la région riche (la métropole) par la région pauvre (le Dom)…Tout au mieux La Réunion ne pourra espérer croitre au même taux que l’Europe de façon durable mais ne la rattrapera jamais ! Dès lors, le développement endogène sans plus de précaution pédagogique ne serait qu’un miroir aux alouettes sauf à prendre le risque d’une politique volontariste en faveur de la recherche et développement, de l’organisation du territoire, d’un mode de gouvernance évoluée ne remettant pas en cause trop souvent les décisions précédentes, incitant le capital humain à s’allouer dans les secteurs clés, réduisant les comportements de recherche de rentes…

 

Au total, ce qui se passe en ce moment à La Réunion est crucial pour notre avenir économique et industriel. Nous redoutions ce rendez-vous attendu pour la décennie 2020 mais la crise et certains choix ont précipité les évènements.  La réflexion doit s’opérer dès aujourd’hui à tous les niveaux. Sous couvert de simples mouvements de capitaux c’est tout l’élan d’un nouveau mode de développement qui est en jeu. Le développement endogène ne se décrète pas et ne peut se cantonner à un simple outil de communication politique. Au contraire, pour être un outil de politique économique, ce concept invite à une véritable ambition d’économie politique permettant de garantir que les choix individuels, de certains vendeurs ou acheteurs, ne pourront porter atteinte à l’équilibre collectif. Là encore, il s’agit d’un message fort de la croissance endogène qui justifie l’intervention de la puissance publique pour permettre le rapprochement entre l’équilibre concurrentiel privé et l’optimum public. Dans ce cadre, il serait alors dangereux que tout le pouvoir décisionnel, d’une île se cherchant un avenir endogène, soit exogène car alors l’avenir de l’île pourrait aussi s’écrire en lacrymogène et cela nous devons l’éviter !

 

 

 

 

 

 

 

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The Mauritius Miracle by Joseph E. Stiglitz

Suppose someone were to describe a small country that provided free education through university for all of its citizens, transportation for school children, and free health care – including heart surgery – for all. You might suspect that such a country is either phenomenally rich or on the fast track to fiscal crisis. But Mauritius, a small island nation off the east coast of Africa, is neither particularly rich nor on its way to budgetary ruin. Nonetheless, it has spent the last decades successfully building a diverse economy, a democratic political system, and a strong social safety net. Many countries, not least the US, could learn from its experience. To read and learn more, see…The Mauritius Miracle by Joseph E. Stiglitz.

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Where the livin’ is easiest : Vancouver always at the top !

VANCOUVER remains the most liveable city in the world, according to the latest annual ranking compiled by the Economist Intelligence Unit. The Canadian city scored 98 out of a maximum 100, as it has done for the past two years.The ranking scores 140 cities from 0-100 on 30 factors spread across five areas: stability, health care, culture and environment, education, and infrastructure. These numbers are then weighted and combined to produce an overall figure. To know more explore where the livin’ is easiest !

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Le changement climatique pourrait coûter des milliers de milliards de dollars…aux «zinzins»

En économie rien n’est neutre. Le changement climatique est un fait. Reste à deviner ce que seront ses conséquences….économiques…C’est là semble-t-il qu’il existe un manque de prise de conscience ou d’anticipation. Car si les analyses sur les effets scientifiques sont abondantes, celles simulant les possibles conséquences sur le plan économique sont plutôt rares. Le rapport « Climate Change scenarios – implications for strategic asset allocation » essaie d’envisager ces conséquences notamment sur les allocations d’actifs financiers. Effectivement, le fait de devoir s’adapter aux effets du changement climatique techniquement, écologiquement va entrainer des coûts énormes à l’échelle de la planète. Des activités économiques vont se déplacer. Des équipements vont soit être abandonnés ou être reconstruits dans d’autres endroits…Bref tous ces changements ne seront pas sans conséquences financières qui selon le rapport pourraient se chiffrer à plusieurs milliards de dollars pour les détenteurs d’actifs s’ils n’anticipaient pas ces effets. L’article des Echos illustrent cette problématique.Le changement climatique pourrait coûter des milliers de milliards de dollars aux «zinzins»

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Pourquoi la survie à long terme de l’euro est improbable ? Réponse de Niall Ferguson, Harvard University !

Je propose souvent à mes auditeurs ou lecteurs un regard sur le long terme….ce long terme permettant d’éclairer les décisions du présent…Cela n’est pas toujours compris car se projetter dans le temps requiert une certaine volonté à se lancer dans une dimension abstraite et à se laisser porter par son imagination….Dans ce cadre, je m’efforce souvent d’être optimiste…et réaliste…L’interview de Niall Ferguson, amoureux du long terme également ,vient sonner comme une piqure de rappel sur mon optimisme….DIsposer de ces différents angles d’attaque du futur ne doit pas être vu comme une crainte mais au contraire comme autant de façon d’appréhender ce long terme dans un monde qui change vite et où les erreurs d’anticipation sont immédiatement sanctionnées…Je vous conseille cet article en prenant bien sûr le maximum de recul, notamment sur la capacité de l’Euro à perdurer : Interview : historien à Harvard Niall Ferguson explique dans La Tribune pourquoi la survie à long terme de l’euro est improbable.

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The Evolving Structure of Global Growth !

A l’heure où de nombreuses économies recherchent les voies perdues de la croissance….cet article de Michael Spence et Sandile Hiatschwayo est une piste nous éclairant sur la nécessité pour les économies d’éviter la solution du protectionnisme mais au contraire d’investir dans les secteurs qui promeuvent l’ouverture et l’accroissement de la valeur ajoutée. En effet, plus le contenu en valeur ajoutée de vos biens exportables est élevé, plus votre capacité à conquérir les marchés et à vous différencier est grande. The Evolving Structure of Global Growth by Michael Spence and Sandile Hlatshwayo

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Le défi de la santé dans les villes tentaculaires des pays émergents – The Health Challenge in Emerging-Market Cities by Shaukat Aziz

Emerging markets – Brazil, China, India, Indonesia, Mexico, Russia, Turkey, and some 15 other countries in Africa, Asia, Europe, and Latin America – account for a rapidly growing share of the world’s population and economy. But their governments now face one of the major challenges of the twenty-first century: creating public-health solutions that match the speed and scale of urbanization.

The four largest emerging markets account for more than 40% of the world’s population and have a collective GDP of nearly $9 trillion. It is expected that their economies will overtake those of the G-7 by 2030, and that, by 2050, Brazil, China, India, Mexico, and Russia will, with the US, be the worlds’ dominant economies. In order to add more informations, read the complete paper : The Health Challenge in Emerging-Market Cities by Shaukat Aziz – Project Syndicate.

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Malgré les évènements récents, la paix et la stabilité progressent en Afrique !

Malgré les révolutions qui secouent l’Afrique du Nord, grâce aux efforts africains et au renforcement du soutien international, le continent est davantage pacifié aujourd’hui qu’il ne l’était il y a une douzaine d’années. En 1998, lorsque l’ONU publiait son premier grand rapport sur les « causes des conflits » en Afrique, 14 pays étaient en guerre. Aujourd’hui, seuls quatre pays le sont. Pour approfondir ce sujet je vous propose la lecture complète de l’article issu du site Afrique Avenir…La paix et la stabilité progressent en Afrique.

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La recherche et l’innovation, enjeux de développement pour l’agriculture africaine

Il apparait que la position de La Réunion, dotée d’un pôle de compétitivité en agronutrition en milieu tropical, Qualitropic, pourrait être menacée par d’autres initiatives similaires en Afrique. La R&D en Afrique est en effet l’objet d’un fort dynamisme qui pourrait venir concurrencer directement les avancées réalisées à La Réunion, positionnée sur un créneau similaire dans la filière agro-alimentaire Effectivement, les pays du continent africain regorgent de ressources agricoles mais ils se trouvent presque tous, paradoxalement, dans une situation de grande dépendance alimentaire. Des instituts de recherche comme l’ITA au Sénégal, en partenariat avec d’autres institutions étrangères, s’évertuent dans leurs actions quotidiennes, à inverser cette tendance. Leur credo est de bâtir un partenariat entre public-privé autour de la recherche, des partenaires au développement et des Etats. L’objectif est de développer, au-delà de l’agriculture stricto sensu, une véritable filière agro-industrielle en Afrique. Pour plus de précisions je vous propose la lecture de la suite de cette investigation :La recherche et l’innovation, enjeux de développement pour l’agriculture africaine. Mais pour nous à La Réunion, l’heure n’est plus au repos…les menaces ne sont plus uniquement celles venant du Nord mais aussi du Sud….!!!!!

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