Articles contenant le tag Politique économique

Coups de rabot sur les niches fiscales : bluff au niveau national, mais problème au niveau local !

Certains commentaires dans la presse nationale (voir l’expansion du jeudi 16 septembre) font part de leur impression aujourd’hui sur les coups de rabot effectués sur les niches fiscales pour le budget 2011. Au total beaucoup de bruit ou de marketing pour….peu d’économies par rapport à l’ampleur des réductions souhaitées. En effet, ces coups de rabot ne permettraient à l’Etat de ne faire « que » 500 millions d’euros d’économies. En fait, l’essentiel du rééquilibrage serait effectué par la réforme des retraites….Sur la base de ce premier constat, on pourrait avoir une certaine satisfaction : finalement, au niveau des niches fiscales les français ne perdraient « que » 500 millions d’euros l’année prochaine. Le seul reproche serait donc d’en faire une opération de marketing politique….Toutefois lorsque nous quittons la scène nationale pour se concentrer sur la dimension locale, comme celui des DOM par exemple, on peut évaluer que ce coup de rabot pourrait priver l’outre-mer de plusieurs dizaines de millions d’euros de dépenses locales (les niches outre-mer seraient diminuer de 150 millions d’euros ce qui réduira sans doute le nombre de personnes voulant défiscaliser et donc investissant dans ces territoires). Or plusieurs dizaines de millions d’euros (sans doute plus proche d’une centaine de millions d’euros si on y ajoute les dépenses indirectes d’équipements et les effets multiplicateurs) ne sont pas négligeables pour les économies domiennes souffrant déjà d’une dépression de la demande. Ce qui apparait comme une goutte d’eau au niveau national peut se révéler être un véritable cours d’eau manquant au niveau local.

C’est aussi pour cela que les semaines à venir seront importantes pour éviter que l’outre-mer ne fasse les frais de mesures qui « adaptées » aux objectifs politiques au niveau national pourraient être préjudiciables au niveau des DOM. Encore une fois, il ne s’agit pas d’un nouvel élan de mendicité mais juste de clairvoyance : le passage du national au local en matière de politique économique demande plus de précautions…au moment où nos économies d’outre-mer gèrent avec difficulté leur marasme économique, cet effort de précaution visant à mesurer encore plus que par le passé les conséquences locales de mesures nationales s’avère nécessaire. Sans cela, cette cécité ne ferait que retarder la sortie de crise en semant le doute sur la clairvoyance des autorités nationales dans leur capacité à apprécier toutes les dimensions du processus long du développement des outre-mer !

Il appartient maintenant à nos représentants aux parlements de conduire cet effort de pédagogie pour que soient pris en considération ces risques associés à une politique budgétaire ne traitant pas des singularités de nos économies qui de part leur problèmes structurels méritent une autre structuration de la politique fiscale notamment en temps de crise. Administrer le même remède à des territoires ne souffrant pas des mêmes maux ne me semblent être le traitement le mieux adapté. Parlementaires, la balle est maintenant dans votre camps si ces intentions gouvernementales étaient maintenues !

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« I believe geopolitical problems will rise in the next 10 years and could have a devastating impact on financial assets, » Faber said.

We know that Gold is the one financial asset for which investors do not have to worry about a default or bankruptcy, making it attractive in times of financial uncertainty and the rising geopolitical tensions that may be coming.


Marc Faber has been publisher of the Gloom, Boom & Doom Report newsletter since 1990 and is the author of several books. He spoke Monday morning at the two-day inaugural Internet-based Kitco Metals eConference.


For Faber,  « spending and consumption does not make a country rich ». « It is production and capital investment that makes countries rich. »

In fact, Faber said, loose monetary policy not only contributed to the housing bubble but led to « overconsumption » that meant a dramatic rise in the U.S. trade deficit. This occurred as consumers refinanced homes for extra cash that were used to buy goods made in nations such as India and China.

On top of the world’s fiscal concerns, there is potential for rising geopolitical tensions, such as which nations are able to continue receiving unobstructed supplies of oil. The positioning of U.S. military bases around the world could eventually become worrisome for some Asian nations, Faber said.

« I believe geopolitical problems will rise in the next 10 years and could have a devastating impact on financial assets, » Faber said. Read more

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Les politiques n’ont pas tiré les leçons de la crise !

Selon Philippe Askenazy, directeur de recherche au CNRS et enseignant à l’Ecole d’économie de Paris, les pouvoirs politiques n’ont pas tiré les bonnes leçons de la crise financière de 2008.  Il affirme que les politiques ne font qu’appliquer de vieilles « théories qui ont montré leur incapacité à expliquer le monde actuel ». Ils appellent à fonder une nouvelle politique économique. Voir plus en détail son intéressant article paru dans l’édition du journal Le Monde de ce mercredi 15 septembre 2010.

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Manifeste des économistes atterrés !

Les débats qui font rage aujourd’hui ne laissent pas indifférents mes collègues économistes…preuve en est ce manifeste proposé sous la forme d’un blog et diffusant tout un ensemble de mesure (au total 22) pour nous sortir de l’ornière actuelle. A découvrir.

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La Réunion, à la recherche du temps – long – perdu !

La manifestation organisée vendredi 10 septembre 2010 par l’ensemble des acteurs de la filière BTP invite une nouvelle fois à nous poser la question du rapport au temps de certains décideurs politiques réunionnais hantés par la dictature électorale du court terme. Se maintenir au pouvoir ou préparer sa réélection future exige de satisfaire l’impatience de nos concitoyens au risque de piloter à vue et de ne pas anticiper les écueils potentiels futurs. Or, encore plus en 2010 que par le passé, je ne peux concevoir que gouverner signifie satisfaire uniquement l’urgence…certes, l’urgence impose des réponses permettant d’amortir l’impact du choc conjoncturel, mais l’urgence implique également de prendre des décisions aux portées structurelles pour qu’il n’y ait plus d’urgence à l’avenir. Finalement, faut-il uniquement s’efforcer de soigner ou, également, et surtout, de préparer notre territoire, notre société, nos acteurs pour qu’ils puissent se relever le plus rapidement après n’importe quelle chute. ? On n’invente rien de nouveau en disant cela puisqu’il est bien connu que prévenir vaut mieux que guérir. Ce type de gouvernance, on ne cesse de le répéter depuis plusieurs années, requiert de préparer La Réunion, de la doter des outils nécessaires pour qu’elle réponde aux défis futurs en matière de formation, de recherche et développement, de modalités diversifiées pour les transports et déplacements, de logements, d’accueil des personnes âgées, de maitrise de l’énergie, de gestion des ressources vitales,…Tous ces défis ne peuvent être relevés si nos décideurs n’acceptent pas une part de risque (eux aussi doivent en prendre !) : inclure dans leur programme une part de projets s’inscrivant dans le long terme et ce malgré le sentiment que les réunionnais voudraient tout et tout de suite…Mais, après tout, être décideur politique c’est aussi faire de la pédagogie. Pourquoi ce devoir de pédagogie, cette nécessité de prise en compte du long terme semblent être évidents pour la majorité qui défend le projet de réforme des retraites et ce même devoir, cette même nécessité seraient rejetés par les mêmes autorités (ou leurs alliés) lorsqu’il s’agit de projets territoriaux ?

Plus précisément, ce trou d’air béant que subit l’économie réunionnaise depuis deux ans était-il prévisible ?

En premier lieu, il suffit pour y répondre de revenir à la gestation de la Lodeom. Remettre en cause  un outil de financement d’un pilier d’une économie sans l’avoir préparée à diversifier ses moteurs de croissance ne pouvait que l’amener à mal réagir. A ce moment de l’analyse, je rejette l’idée d’irresponsabilité de nos acteurs locaux puisque maintenant depuis presque six ans plusieurs d’entre nous (entrepreneurs, acteurs de la société civile et politiques) nous sommes investis dans autant de réflexions sur l’avenir de La Réunion avec comme feuille de route la nécessité de prévoir l’après modèle traditionnel bi-polaire agro/btp pour compléter le fonctionnement actuel de l’économie réunionnaise par les nouveaux domaines d’activités stratégiques (environnement, TIC, tourisme durable, R&D, ouverture…). Conscient de la fragilité de notre tissus sociétal et économique, le passage à la nouvelle étape (synthétisée dans la Stratégie Régionale d’Innovation) exigeait une avancée en douceur et non pas un remède de cheval digne des plans de stabilisation du Fmi. Or, pour me souvenir d’une règle d’or, l’économie a surtout besoin de lisibilité, de stabilité, de confiance en les règles adoptées et non pas de remises en cause permanente. Et si des modifications sont nécessaires, alors, cela doit être réalisé en posant tous les enjeux sur la table et conduit avec concertation sans arrières pensées idéologiques ou électorales comme seules fin.

En second lieu, cet arrêt brutal ne pouvait être qu’accentué par une certaine forme de cécité : l’aveuglement que prendre démocratiquement le pouvoir peut s’effectuer à n’importe quel prix. Et pour que les choses soient claires loin de moi l’idée de mettre une hiérarchie entre les projets des majorités successives !   Bon nombre d’entre-eux me semblent vouloir aller avec des modalités différentes dans le sens du bien commun. Il s’agit juste de la conviction que d’autres alternatives auraient pu être empruntées permettant de critiquer, d’avancer ses idées,  tout en s’appuyant sur la nécessité d’une certaine forme de continuité au seul motif de l’intérêt supérieur de La Réunion. Et en prenant le risque d’expliquer aux réunionnais que les projets futurs aussi grands et justifiés soient-ils ne pourront plus être financés aussi facilement que par le passé mais par un effort supplémentaire des résidents…l’ère de l’argent ou de la solidarité nationale totale étant révolue. Plutôt que de nourrir une vision anxiogène de l’avenir, une pédagogie de la confiance aurait due être entreprise. Cette conception alternative nous aurait sans doute éviter d’accentuer la saillie dans la commande publique…moteur encore malheureusement trop important de notre économie.

Au total, il m’apparait clairement que nous ne pourrons pas  édifier un nouveau modèle de développement pour La Réunion si l’horizon des visions et des ambitions se compte en mois et non en décennies. C’est dans cette capacité à s’inscrire dans le temps que se conjugue notre capacité à produire un développement durable pour les réunionnais. Cette exigence constitue pour nos élus dans leur ensemble peut être le plus grand défis qu’ils ont aujourd’hui à relever. Dans les mois et les années à venir, ils auront à faire rimer solidarité et efficacité, à se lancer à la recherche du temps long perdu. Sinon, les électeurs finiront aussi par se lasser de ceux qui ne font que communiquer ou se focaliser sur le court terme. Abattus, désœuvrés, ils seront de plus en plus nombreux à se laisser séduire par d’autres formes de revendications qui ne permettent ni de construire la paix sociale, ni de garantir l’émergence d’un modèle de développement durable auto-entretenu.

 

 

 

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Manifestation du BTP : quand c…

Manifestation du BTP : quand cycle économique et cycle politique ne se comprennent pas ! Et pourtant ceux qui osent parler de croissance endogène devraient aller relire leurs fondamentaux : les travaux de Robert J Barro (notamment son célèbre article de 1990 dans la revue Journal of Political Economy) demontre bien l’importance des investissements et des dépenses publiques d’infrastructures sur la croissance (qui devient endogène). Dommage qu’en 2010 ce genre d’analyse ne traverse pas davantage la société des décideurs !

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Regard d’un économiste exceptionnel : Thomas Piketty

Dans le débat actuel, le regard de Thomas Piketty est intéressant. Il nous est livré dans le journal Alternatives Economiques. Pour information, Thomas Piketty est ce qu’on appelle un surdoué de la réflexion économique en France et intervient aux Etats-Unis. Je le rejoins parfaitement sur son article « Mettre fin à la peur de l’avenir ».

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Ouf, on a eu chaud…! Les niches fiscales des DOM seraient finalement épargnées

Les arbitrages qui sont actuellement effectués par le gouvernement peuvent nous occasionner quelques frayeurs : quid des niches fiscales qui alimentent les moteurs des économies domiennes ? Un début de réponse rassurant provient de l’interview de François Baroin au journal les Echos :

Je vous livre sa réponse :

Qu’en est-il des niches fiscales relatives à l’outre-mer ?

La remise en cause de la défiscalisation en outre-mer serait un désastre économique pour ces territoires et nous avons pris des engagements vis-à-vis de l’outre-mer qui ne seront pas remis en cause. En revanche, nous voulons lutter contre certains effets pervers. Nous prévoyons de mettre en oeuvre des mesures anti-abus, par exemple pour réduire l’activité des intermédiaires financiers qui captent une partie des subventions de l’Etat.

Espérons que le vote de la loi de finance confirme ces premières orientations.

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Quelles corrélations entre PIB et Recettes fiscales ?

L’occasion est trop rare pour ne pas la signaler. Une étude sur la corrélation entre le PIB américain et les recettes fiscales est exposée dans un média avec en plus la possibilité de télécharger les données sur lesquelles repose cette investigation. Bien entendu, il ne s’agit que de données américaines. Néanmoins, cela peut contribuer à compléter les nombreuses investigations qui ont déjà eu lieu sur ce domaine. Ainsi, comme il est de coutume de dire selon une idée bien répandue : « trop d’impôts tuent l’impôt ». Par ailleurs, pour plusieurs courants de pensées, les impôts sont des freins à la croissance. Au contraire pour d’autres, la fiscalité peut favoriser la croissance. Bref que faut-il en penser ? Dans les débats qui font rage aujourd’hui aux Etats-Unis et dans plusieurs pays européens, ce travail apparait donc comme fort utile pour les citoyens en général et les étudiants en particulier en cours de macro-économie.

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Pourquoi la croissance américaine ralentit ?

Les  inquiétudes sur l’état de santé de l’économie américaine sont fortes. Les possibilités d’une déflation avec augmentation des taux d’intérêt réels ne sont pas à écarter. Non seulement lorsque les Etats-Unis toussent une partie du reste du monde s’enrhume, mais aussi observer ce qui se passent aux Etats-Unis permettraient d’anticiper les mesures à prendre pour réduire les impacts de cet essoufflement de la reprise. Dans cette perspective, l’article de l’expansion « Pourquoi la croissance américaine ralentit ? » permet de visionner les explications qui justifient ce ralentissement soudain outre-atlantique. Mais il nous faut aussi comprendre que les prochaines années risquent d’être des années de croissance molle ce qui sous-tend  un maintient du chômage à un niveau élevé pendant plusieurs années. Dès lors, vouloir appliquer des plans de rigueur pour recouvrer les équilibres dans un laps de temps court me semble être hasardeux. Un étalement dans le temps semble préférable. L’économiste Michel Aglietta dans le journal Le Monde confirme récemment ce choix. En outre, celui-ci avance qu’il conviendrait aussi de restructurer les recettes budgétaires et non pas uniquement se concentrer sur les dépenses. Bref, tout un chantier nous attend et des marges de manoeuvres peuvent encore exister pour raccourcir cette sortie de crise.

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